Pratiquer la "street photography"

La street photography, la photographie de rue - Conseil de FUJIFILM

Nous avons tous pris l’habitude de parler de « street photography » pour qualifier les prises de vue réalisées à la volée dans la rue. Cet anglicisme s’explique en grande partie par la forte présence de photographes américains (Garry Winogrand, Lee Friedlander, Vivian Maier…) dans ce genre photographique, mais il convient de ne pas oublier les racines françaises de la photographie dite « humaniste » (avec Ronis, Doisneau, Izis…) ou les auteurs japonais (Moriyama, Araki …) qui ont aussi donné ses lettres de noblesse à ce genre spécifique. En effet, il faut bien différencier la « street photography » du « reportage ». Les photographes de la rue cherchent à restituer une énergie urbaine, pour eux la forme est aussi importante que la forme, ils seront attentifs aux attitudes, aux visages, aux contrastes lumineux, aux architectures…

Le reporter raconte une histoire et se concentre sur des faits précis, des événements qu’il « couvre ». De son côté, le street photographer saisit lui des moments a priori anodins, des instantanés qui n’ont de sens qu’une fois immortalisés par l’appareil photo. Pour bien comprendre ce genre, la lecture de livres photo et d’albums d’images est nécessaire, car beaucoup de situations se répètent et c’est le style de l’auteur qui va souvent faire la différence.

Le « street photographer » considère la rue comme un théâtre urbain, les passants sont des acteurs anonymes qui s’intègrent dans des décors, des lumières et des dramaturgies du quotidien. Il va souvent déclencher vite, à l’instinct, avec un appareil préréglé et un objectif de courte focale (là où la scène couverte est la plus large). Parfois, il va même photographier la vie urbaine à bout de bras, sans viser. Ou en utilisant l’écran arrière de son appareil. Les modèles qui possèdent des écrans pivotables sont particulièrement bien adaptés à cet exercice.

Pour éviter tout risque de flou, il faut privilégier les jours de soleil et de fortes luminosités et se méfier des rues sombres et des zones d’ombres. La sensibilité ISO devra être montée à 400 ou 800 ISO minimum, voire plus si votre appareil numérique est récent et qu’il permet de shooter à 1600 ISO sans aucune perte de qualité. Le choix d’une haute sensibilité permettra d’avoir à la fois une vitesse d’obturation élevée (au moins le 1/500s) et une grande profondeur de champ (fermeture du diaphragme de l’objectif à f :8, f :11 ou même f :16). Mais au-delà de la technique et du talent, c’est la patience, la persévérance et la possession de bonnes chaussures de marche qui sont essentielles.